Être ici sans être d’ici. Subjectivations et contradictions des expériences de l’État en migration
À partir du suivi dans la durée de jeunes migrant·es en France, cet article interroge la façon dont se coconstruisent leurs rapports aux institutions et la perception de leur place dans la société d’immigration. Il analyse les consonances et dissonances entre le vécu de différentes politiques, les expériences indirectes de la puissance publique, et les contacts avec d’autres instances socialisatrices (couple, famille, médias, pairs, travail, réseaux de solidarité). L’analyse éclaire l’intériorisation d’un statut d’outsiders constitutif d’un rapport minoritaire à l’État, mais aussi la façon dont les divergences internes de l’action publique peuvent conduire ces jeunes à simultanément s’identifier à la société française et s’en sentir exclu·es. Jetant une lumière sur une dimension encore peu étudiée du processus migratoire, cet article contribue in fine à une analyse compréhensive et longitudinale de la formation des manières de (se) voir et d’agir des gouverné·es.
- migrations juvéniles internationales
- socialisations
- action publique
- rapport minoritaire à l’État
- policy feedbacks
- longitudinal