« Y a-t-il une vie après la mort ? » Survivre à la défaite électorale en Jordanie

Par Camille Abescat
Français

À partir du cas des parlementaires jordaniens et jordaniennes n’ayant pas réussi à assurer leur réélection en 2020, l’article propose une contribution à la sociologie de la défaite politique, en analysant à la fois la façon dont les ex-élu·es interprètent leur défaite et les effets de cet événement sur leurs carrières biographiques et politiques. L’enquête montre d’abord les stratégies de ces acteurs pour se déresponsabiliser et convertir leur défaite en une ressource de légitimité politique. L’étude de « l’après-défaite » montre ensuite que le maintien dans le champ politique est conditionné à la possession de ressources acquises au cours du mandat susceptibles d’être reconverties en dehors du Parlement. Tandis que la majorité des perdants et des perdantes se retrouvent exclues du champ politique et subissent une dévalorisation de leurs ressources notabiliaires accumulées à l’échelle locale, une minorité plus professionnalisée parvient à se maintenir dans d’autres espaces politiques qu’ils investissent dans la continuité des rôles parlementaires endossés jusqu’alors au sein de l’institution.

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