Les épreuves partenariales dans la co-éducation

La territorialisation des politiques éducatives a suscité, depuis les années 1980, l’émergence d’un marché associatif autour de la prise en charge des politiques éducatives et de jeunesse. En croisant sociologie de l’action publique partenariale et sociologie du travail associatif, et en adoptant une « pensée par cas », l’article éclaire les mutations des politiques éducatives locales à partir des usages associatifs, abordés sous le double angle des coûts et des profits (relatifs) retirés de l’implication partenariale. Dans un premier temps, l’article cerne les profils socio-professionnels et militants des travailleurs associatifs engagés dans les partenariats tout autant que les formes de professionnalisation « par petites touches » et « en tension » confortées par le rapprochement avec la sphère scolaire et éducative. Dans un deuxième temps, l’article dégage trois types d’« épreuves partenariales ». Il éclaire, ainsi, les recompositions structurantes de l’action publique partenariale : en encourageant, de manière discrète, les processus de sous-traitance et de gratuitisation, de marchandisation et de flexibilisation du travail éducatif, les politiques éducatives locales épousent une logique néo-managériale de traitement des problèmes éducatifs.