« Nous à la campagne, l’écologie, on la connaît ». Contestations et appropriations des injonctions environnementales par des Gilets jaunes ruraux

Dossier. Inertie des politiques écologiques
Par Aldo Rubert
Français

Le texte explore la stigmatisation des modes de vie ruraux comme « antiécologiques », notamment à travers la mobilisation des Gilets jaunes. Bien qu’initialement critiqués pour leur opposition à la taxe carbone, les Gilets jaunes expriment un sentiment d’injustice plus large envers une fiscalité écologique perçue comme inéquitable. Ils partagent des attitudes favorables à la protection de l’environnement, tout en se méfiant des discours moralisateurs de l’écologie dominante et ses injonctions.Un réseau de distribution de fruits et légumes créé par un collectif de Gilets jaunes apparaît comme un lieu d’observation des sensibilités variées envers l’écologie. L’article met en lumière la diversité des modes de contestation de l’écologie institutionnelle, l’appropriation différenciée de l’enjeu écologique et la responsabilisation d’autres acteurs dans les dégradations environnementales. Face à une image statique des frontières de classe, les Gilets jaunes proches du pôle diplômé des classes moyennes adoptent le « vivre avec moins » et expérimentent des conversions écologiques relativement radicales. Les Gilets jaunes appartenant aux classes populaires relisent par ailleurs leur style de vie sobre comme écologique et peuvent s’aligner à des pratiques de consommation engagée.

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