La transition écologique à l’épreuve des sciences sociales du politique
Face à la crise climatique, l’injonction à agir urgemment n’a jamais été aussi présente, mais contraste avec la forte inertie des politiques écologiques. Ce numéro de Politix prend le parti d’adopter une approche de sociologie générale et de sciences sociales du politique qui consiste à reconnaître la dimension particulièrement agonistique de la fabrique des politiques écologiques, tant dans l’espace social en général que dans les champs politique, bureaucratique et économique ou dans l’espace des mouvements sociaux et environnementaux. L’inertie des politiques écologiques est dès lors appréhendée à la fois comme le produit de structures sociales de domination et comme le vecteur de leur reproduction. Les groupes et acteurs sociaux qui occupent au sein de ces structures des positions dominantes sont parvenus non pas à rejeter les injonctions environnementales, mais à les rendre compatibles avec la préservation de leurs positions dominantes. Participant de différentes manières à la (re)définition et à la mise en œuvre de politiques écologiques, ces acteurs participent à dessiner les contours d’une question environnementale qui s’impose sans modifier en profondeur l’état des rapports sociaux.
- politiques écologiques
- structures sociales de l’action publique
- rapports de pouvoir et de domination
- inertie