Le Town meeting et la « double absence » des classes populaires. Investissements du gouvernement municipal et hiérarchisations des engagements dans une petite ville du Vermont

Dossier : Pouvoir local et classes populaires en milieu rural
Par Ivan Bruneau
Français

Cet article s’appuie sur une enquête ethnographique menée à Miltonville, une petite ville du Vermont (aux États-Unis), dont le gouvernement local repose en partie sur l’existence d’un Town meeting, comme dans de nombreux villages de Nouvelle-Angleterre. Cependant, à Miltonville, l’assemblée est composée de 135 membres élus et ce Town meeting dit « représentatif » est en fait marqué par l’absence des classes populaires. De façon plus surprenante pour une ville de gauche comme Miltonville, leur invisibilisation n’est que très rarement mentionnée dans les discussions relatives au système de gouvernement municipal. C’est à cette énigme qu’est consacré l’article : comment expliquer cette « double absence » des classes populaires ? Après avoir mis au jour les principales caractéristiques sociales des membres de l’assemblée, l’analyse s’attache à restituer les processus de légitimation et les modes d’investissement de l’institution Town meeting, qui tendent de fait à reléguer l’objectif de représentation des différentes classes sociales. Cependant, comprendre la non-constitution de cette exclusion des classes populaires en problème public implique aussi de déplacer le regard vers d’autres composantes de l’espace politique local, afin d’inscrire la scène municipale dans une analyse relationnelle des engagements progressistes.

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