Plus qu’un effet de frontière. Politisation ordinaire et luttes d’appartenance dans une commune frontalière suisse
Le fait de vivre à proximité d’une frontière nationale peut-il avoir des effets sur la politisation des individus ? En cherchant à répondre à cette question, cet article invite à déconstruire certaines approches des Border Studies européennes prêtant à la frontière un rôle majeur dans la construction des comportements politiques. À partir d’une enquête localisée menée auprès de propriétaires du canton de Genève, il montre plutôt comment les effets du contexte frontalier varient selon les trajectoires d’ancrage et les positions occupées dans les luttes d’appartenance locales. Il propose également de voir la frontière comme un support de politisation ordinaire, mobilisé dans les rapports entre différentes fractions de la population locale. Il conclut que la frontière n’est pas un déterminant spatial mais l’une des « médiations localisées » pouvant participer de la construction des attitudes et des pratiques politiques.
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- trajectoires
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