Du juge des comptes au conseiller du prince

Dossier : Injonctions modernisatrices
Quand la Cour des comptes transforme ses manières de contrôler
Par Thomas Lépinay
Français

L’article étudie les transformations du travail à la Cour des comptes entre les années 1980 et 1990. Il décrit les évolutions des méthodes de contrôle : rejetant le jugement des comptes, contrôle de la régularité fondé sur des critères légaux et formels, les magistrats ont progressivement inventé un contrôle de l’efficacité. De sa propre initiative, l’institution a élargi sa mission vers l’évaluation des politiques publiques, produisant des rapports sur des sujets politiquement sensibles et émettant des recommandations. Les magistrats ont ce faisant déplacé la frontière entre ce qui relève de l’administratif et ce qui relève du politique. Par cette étude de cas, nous montrons que le tournant néo-managérial peut être vu comme le résultat d’évolutions structurelles au sein de la haute fonction publique. Les efforts déployés par les magistrats pour faire évoluer leur métier peuvent en effet être vus comme un ennoblissement de leur profession, nécessaire au maintien de leur position dans une concurrence renouvelée des grands corps.

Mots-clés

  • Cour des comptes
  • haute administration
  • audit
  • new public management
  • ennoblissement
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