Comment rouvrir la question de la modernité ?

Dossier : Paradoxes de la modernité
Quelques propositions
Par Pablo Ariel Blitstein, Cyril Lemieux
Français

How to reopen the question of modernity?

Souvent renvoyé du côté de l’évolutionnisme et parfois accusé d’entretenir la domination néocoloniale, le champ des études sur la modernité et les processus de modernisation a été progressivement discrédité dans les sciences sociales ces quarante dernières années. Depuis quelque temps, un certain nombre d’historiens et de sociologues ont cependant entrepris de le réinvestir sur de nouvelles bases. Renvoyant dos à dos les postures misérabiliste et populiste dans l’étau desquelles la question de la modernité est restée trop longtemps bloquée, leurs travaux esquissent un programme de recherche dont cet article tente de dégager la cohérence et les lignes de force. On montre que ce programme conduit à proposer une définition proprement méthodologique de la modernité – en tant que présent de l’humanité – et à imposer aux chercheurs quatre déplacements majeurs : le refus du stato-centrisme ; une attention portée aux fondements pratiques des différentes conceptions de la « modernité » ; l’adhésion au principe de contemporanéité ; enfin, l’ancrage de l’ambition généralisatrice des sciences sociales dans la recherche d’analogies processuelles.

Mots-clés

  • modernité
  • processus de modernisation
  • évolutionnisme
  • misérabilisme
  • subaltern studies
  • modernités multiples
  • conflictualité sociale
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