Protestants et catholiques n’ont-ils rien en commun ?
Cet article interroge la capacité politique des acteurs ordinaires de petites villes du royaume de France à résister à la violence au temps des premières guerres de Religion (1560-1574). Quand tout, au niveau national, les pousse à se considérer comme des ennemis, comme des « protestants » ou des « catholiques » n’ayant plus rien en commun, comment les citoyens ordinaires de ces villages s’y prennent-ils pour continuer à vivre ensemble ? Pour répondre à cette question, cet article analyse des « pactes d’amitié », signés entre protestants et catholiques, à l’occasion de la reprise des guerres au niveau national. Dans ces accords, les signataires s’engagent à se comporter en « frères, amis et concitoyens » et s’ingénient, en dressant un inventaire hétéroclite de « ce qu’ils ont en commun », à penser ce qui, malgré la déchirure religieuse, les fera « tenir ensemble ».
Mots-clés
- coexistence confessionnelle
- guerres de Religion
- pacification
- pactes d’amitié