Naissance et mort d’une direction aux Affaires étrangères

Varia
L’administration de l’audiovisuel extérieur au prisme de ses entrepreneurs en bureaucratie
Par Romain Lecler
Français

Comment expliquer le démantèlement d’une administration ? On propose une réponse à cette question rarement posée à partir du cas d’une direction dédiée à l’Audiovisuel extérieur au sein du ministère des Affaires étrangères. On isole trois moments idéaux-typiques d’entrepreneuriat bureaucratique qui témoignent à la fois de la petite histoire d’une administration et de la grande histoire des évolutions des conceptions de l’administration entre les années 1980 et les années 2000. Une première figure héroïsée est celle d’un entrepreneur « schumpétérien », Pierre, auteur d’un « exploit bureaucratique » liminaire au début des années 1980, qui a consisté à légitimer, au sein d’une diplomatie culturelle imprégnée de culture légitime, la cause d’un objet illégitime : la télévision, requalifiée dans les termes de l’innovation technologique (la diffusion satellitaire). La deuxième figure est celle d’un « manager », Paul, qui s’impose à la fin des années 1990 comme patron d’une direction autonome, chef de réseau novateur dans ses méthodes de recrutement et de management inspirées du privé, et maître dans l’art de politiser ses dossiers auprès de son ministre. La troisième est celle d’un entrepreneur sur la défensive, Jacques, qui doit liquider dans les années 2000 la direction de l’Audiovisuel extérieur dans un contexte de réforme néo-managériale de la politique culturelle extérieure et de concurrence entre administrations.

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