La « société civile » entre protestation et prestations. Organisations de victimes, compétition partisane et néo-corporatisme en Bosnie-Herzégovine

Dossier : Le passé mobilisé
Par Cécile Jouhanneau
Français

Prenant pour objet une organisation de victimes de guerre omniprésente dans la Bosnie-Herzégovine des années 2000, cet article s’émancipe du débat relatif à la contribution de la « société civile » à la démocratisation et lui préfère une étude empirique des liens entre État, partis politiques et organisations collectives. En pointant le rôle que joue l’Union serbe de détenus de camps dans les entreprises partisanes de conquête et d’exercice du pouvoir, puis en dévoilant la place occupée par cette organisation dans le système pyramidal de représentation des intérêts et de répartition des ressources publiques en Republika Srpska, cet article met au jour les logiques partisanes et néo-corporatistes de certaines mobilisations de victimes de guerre. Si ce mode de gouvernement reflète les continuités relatives du néo-corporatisme yougoslave dans la Bosnie-Herzégovine post-socialiste, il est également affecté par les modalités de l’intervention internationale de construction de la paix.

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