Du « scandale de la prostitution » à l’« atteinte contre les bonnes mœurs »

Dossier  : « Politiques sexuelles »
Contrôle policier et administration des filles publiques sous la Révolution française
Par Clyde Plumauzille
Français

En 1791, la prostitution est de facto dépénalisée, n’étant mentionnée ni dans le Code de Police, ni dans le Code pénal. Pourtant dès lors que l’on adopte une réflexion à l’échelle du travail policier, il apparaît que le phénomène prostitutionnel fait l’objet d’une réflexion et d’une définition administrative soutenue à partir du Directoire (1795-1799). La production documentaire de l’administration centrale de police de Paris souligne ainsi une vigilance constante exercée par cette dernière à l’égard du « scandale de la prostitution » qu’elle énonce et dénonce dans ses rapports d’esprit public. Réponses à la dépénalisation de la prostitution, ce discours et les pratiques qui l’accompagnent élaborent les contours d’un nouveau cadre d’action sur la prostitution. Il s’agit donc de prendre au sérieux le discours scandalisé des administrateurs à l’encontre de la prostitution, c’est-à-dire de rendre compte des logiques normatives et des fondements pratiques qui l’organisent autant que de son efficacité sur le terrain des pratiques policières, pour appréhender à nouveaux frais les politiques révolutionnaires du phénomène prostitutionnel.

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