Gérer son immeuble comme une « affaire » ?

Dossier  : Propriété et classes populaires
Dispositions économiques et réticences à la « mise en copropriété » de l'habitat collectif en Russie postcommuniste
Par Hélène Richard
Français

Alors que la privatisation des appartements au bénéfice de leurs locataires lancée en 1991 a transformé les immeubles soviétiques en copropriétés, cet article explore l’appropriation du droit de la copropriété par des citoyens ordinaires à partir d’une enquête centrée sur Moscou. En repartant des questionnements sur les conditions sociales et historiques des manières de concevoir l’économique, on observe que certains individus apparaissent plus disposés que d’autres à se saisir d’un nouveau modèle d’administration des immeubles. Le nouveau cadre juridique induit, en effet, une redéfinition des habitants comme des associés potentiels et rapproche la gestion de l’immeuble de la conduite d’une « affaire » comme les autres. Pour le saisir, on s’appuie sur une approche dispositionnelle en comparant les modes d’investissement dans les affaires de leur immeuble de deux femmes situées à des positions éloignées de l’espace social. Ces cas sont tirés d’une enquête extensive géographiquement mais recentrée sur un type particulier d’habitants. Leur analyse permet d’apprécier le poids des trajectoires sociales et des positionnements résidentiels sur le façonnage des lectures du droit et, partant, d’éclairer la fabrique de la copropriété en Russie postcommuniste par ses usages habitants.

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