Des mouvements sociaux « sur une tête d'épingle » ?
La sociologie des mouvements sociaux a longtemps privilégié l’historicisation des processus contestataires à l’analyse de leur dimension spatiale et localisée. À travers l’exemple de la « grève des loyers » dans les foyers Sonacotra dans les années 1970, l’article montre tout l’intérêt qu’il y a à prendre au sérieux l’inscription de l’action collective dans son environnement physique. Mais s’il est nécessaire de réintroduire l’espace comme dimension centrale de l’action collective, cette réintroduction ne peut se faire qu’en interrogeant les mécanismes par lesquels les individus et les groupes entrent en interaction avec l’espace et les lieux qu’ils conçoivent, gèrent ou investissent. Seule l’analyse localisée des stratégies sociales de construction, d’appropriation et de réappropriation de l’espace permet en somme de comprendre ce que ce jeu particulier fait à l’action collective [1].