Genre et modes d'entrée dans l'action collective

L'exemple du mouvement pétitionnaire contre le projet de loi Debré
Par Jean-Gabriel Contamin
Français

L’application des perspectives de genre à l’étude des mobilisations collectives aux États-Unis a montré qu’un ensemble de logiques organisationnelles conduisaient à la minoration du rôle des femmes dans ces organisations au nom d’une « loi d’airain de la patriarchie ». Il s’agit dans cet article de s’interroger sur l’existence de ces mécanismes au-delà même des logiques organisationnelles en analysant l’incidence de la variable « genre » sur l’engagement dans une mobilisation qui, pour partie, s’est développée en dehors d’un support organisationnel : la mobilisation pétitionnaire contre le projet de loi Debré sur l’immigration en France en février 1997. Il en ressort que, pour des raisons qui tiennent partiellement au type d’action envisagé, femmes et hommes ne se différencient guère par le niveau d’engagement dans l’action, mais qu’en revanche, ils/elles se différencient par le mode d’entrée dans cette action. Les femmes font entendre une autre voix dans le mouvement – autre voix qui a justement du mal à se faire entendre dans la sphère publique. Au-delà, se dégagent deux modèles de rapports à la politique protestataire qu’on pourrait qualifier de « masculin » et de « féminin », en ajoutant que ni l’un ni l’autre ne sont spécifiques aux uns ou aux unes.

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