La « démocratie participative » en « banlieue rouge »
Résumé
Cet article analyse les transformations, depuis les années 1960 jusqu’aux années 2000, des relations entre ceux qui vivent à Gennevilliers et ceux, élus majoritairement communistes et fonctionnaires municipaux, qui dirigent cette commune populaire de proche banlieue parisienne. Il s’intéresse aux dispositifs contemporains relevant de la « démocratie participative » en relation avec les formes plus anciennes d’affiliation politico-locale. Il montre comment les élus locaux s’approprient l’« impératif participatif » pour faire face aux transformations politiques, sociales et économiques qu’ils perçoivent. Tentatives de renouvellement de formes anciennes d’engagement, les comités ne parviennent que partiellement à s’y substituer et sont fragilisés par les processus de désaffiliation qui touchent les classes populaires. La mise en place récente de dispositifs participatifs qui retiennent l’échelle de la ville et non plus du quartier, consacre la prise de distance de la municipalité vis-à-vis des « vieux militants », au moment où elle tente d’obtenir le soutien de nouveaux groupes sociaux en vue de la modernisation de la ville.