Le « pacte d'oubli » de la transition démocratique en Espagne

Retours sur un choix politique controversé
Par Danielle Rozenberg
Français

Après la mort du général Franco, en novembre 1975, la mémoire traumatique de la Guerre civile et le désir de réconcilier la nation expliquent l’obsession du consensus qui a dominé la vie politique espagnole. Les lois d’amnistie et l’absence de justice rétroactive concernant les années de dictature ont rendu la transition possible. La « réussite exemplaire » de la transition espagnole a érigé cette dernière en modèle à l’usage des pays d’Europe centrale et d’Amérique latine à l’heure d’engager leur propre démocratisation. Depuis la fin des années 1990, cette politique officielle est dénoncée par les victimes du franquisme, qui se mobilisent pour exiger des réparations. Dans le même temps, le « pacte d’oubli » et le processus démocratique espagnol font l’objet de relectures critiques. Avec le retour des socialistes au pouvoir, en mars 2004, se dessine un contre-modèle de réconciliation, fondé sur la « récupération de la mémoire historique ».

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