Le temps des maires. L'allongement du mandat en 1929 : une redéfinition de l'espace politique municipal

Le temps des mairies
Par Guillaume Marrel, Renaud Payre
Français

Résumé

Le temps des maires. L'allongement du mandat en 1929 : une redéfinition de l'espace politique municipal Guillaume Marrel Renaud Payre La loi du 10 avril 1929 prolonge le mandat municipal de quatre à six ans. L'étude de cette loi, aujourd'hui oubliée, est l'occasion de revenir sur un moment de redéfinition du pouvoir local à l'échelle de la commune. Etape de la codification temporelle des activités municipales, le projet aboutit, après une vingtaine d'années de débats, à la faveur d'une rencontre entre un programme de réforme et les intérêts corporatistes d'une partie du personnel politique. Il s'agit avant tout de perfectionner une gestion municipale en pleine transformation : la prolongation du mandat est présentée alors comme un compromis entre deux sources concurrentes de la légitimité du maire : la compétence et l'élection. Elle favorise l'émergence d'une figure défendue par les réformateurs municipaux : « l'administrateur urbain ». Mais l'allongement du mandat municipal s'impose surtout comme un moyen de notabilisation des élus confrontés aux aléas du suffrage universel. Il s'agit alors moins d'améliorer la gestion municipale que de réduire le niveau de risque pour des professionnels attentifs à leur carrière électorale. Catégorie bien particulière de notables, les « cumulards » s'emparent du projet de réforme. Soutenus par deux groupes d'intérêt, l'AMF et le Groupe des sénateurs-maires, ils parviennent à le faire voter au parlement.

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