La force des idées simples. Misère épistémique des comportements économiques

Varia
Par Frédéric Lordon
Français

Résumé

La force des idées simples. Misère épistémique des comportements économiques Frédéric Lordon Comme un contrepoint plus réaliste de « l'hypothèse des anticipations rationnelles », « l'hypothèse des idées simples » qu'on formule ici tient que les comportements économiques admettent parfois des déterminants épistémiques extrêmement rudimentaires, voire grossiers. Nombreux sont donc les comportements d'agents, y compris ceux de l'Etat, gouvernés par des idées simples dont on tente de donner une première typologie. En matière de politique économique, les idées simples peuvent prendre la forme du mot d'ordre, vocable synthétisant le projet d'ensemble de la politique économique - ainsi de « l'expansion » ou de « la stabilité ». Elles peuvent aussi apparaître, dans un tout autre registre, sous la forme du critère-seuil - à la façon du traité de Maastricht. La sphère financière fait, elle, apparaître des idées simples ressortissant au type du schème dichotomique (bon/pas bon, haussier/baissier, etc.), lequel occupe la position supérieure dans un modèle de formation des anticipations à deux niveaux : sous sa gouverne herméneutique sont alors formées des représentations de second rang, plus sophistiquées dans leurs contenus, mais fortement déterminées par lui dans leur orientation générale, jusqu'à en être subordonnées à sa corroboration.

Voir l'article sur Persée