Les «années 68». Entre l'oubli et l'étreinte des années de plomb
Résumé
Comment expliquer la crise Italienne ? Paul Ginsborg [5-231. Contre les analyses qui font de la crise italienne des années 1992-1994 le résultat d'un effondrement inéluctable d'un système de pouvoir qui aurait porté en lui-même les germes de sa propre décadence, l'article propose une interprétation historique de cette crise en retraçant la séquence spécifique d'événements qui la précèdent et dont elle apparaît comme l'aboutissement. La crise n'est pas, selon ce point de vue, le fait d'un processus historique homogène ; elle procède plutôt de la conjonction d'éléments très divers (crise des finances publiques, mobilisation de la magistrature contre la corruption, affaiblissement du sens civique et individualisme croissant dont la Lega et Força Italia se sont fait les expressions politiques, échec de la gauche à proposer un projet politique de changement) qui oblige à une recomposition politique et culturelle de l'Italie, dont il faut noter cependant qu'elle s'opère dans un cadre démocratique et, ne mettant pas en cause les fondements de l'Etat, ne peut être considérée comme un processus révolutionnaire proprement dit.